Personne ne demande à un AESH de tout savoir dès le premier jour, mais sur le terrain, le flou des textes laisse vite place à la réalité : il faut apprendre vite, s’adapter sans délai, et jongler avec des attentes multiples. Les textes officiels n’exigent aucun diplôme particulier à l’entrée, mais le métier, lui, réclame un engagement concret et une capacité à acquérir des compétences variées. Dès l’embauche, une formation professionnelle s’impose comme un passage obligé, trace de cette volonté d’outiller chaque accompagnant face à la diversité des situations.
Ce parcours de formation s’articule autour d’un socle de soixante heures, pensé pour s’adapter aux besoins du poste. Des modules complémentaires peuvent s’ajouter en fonction des profils rencontrés et des attentes de l’établissement. Sur le terrain, chaque AESH découvre que ses missions ne sont jamais figées : elles évoluent selon la nature du handicap, le niveau de l’élève, ou encore l’organisation propre à l’école. Cette réalité impose d’être à la fois polyvalent et capable de se renouveler. Pour y parvenir, un accès facilité à des ressources et outils spécialisés favorise une montée en compétence continue, indispensable pour répondre aux exigences du métier.
Le métier d’AESH : un rôle clé pour l’inclusion scolaire
Dans le quotidien de l’école inclusive, la présence d’un AESH change la donne. Leur accompagnement s’étend de la salle de classe à la cour de récréation, en passant par la cantine ou les sorties pédagogiques. À chaque instant, ils ajustent leur posture pour répondre au contexte et aux besoins spécifiques de l’élève. Leur mission ? Soutenir l’autonomie, encourager les apprentissages, tout en veillant à respecter le projet personnalisé de scolarisation (PPS) construit en lien avec l’équipe éducative, la famille et les professionnels de santé.
Le recrutement passe par la direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) ou le rectorat. Les modalités varient en fonction de l’âge de l’élève, du type de handicap et de l’organisation de l’établissement. La coordination revient au pôle inclusif d’accompagnement localisé (PIAL), qui vise à harmoniser les affectations et à développer la professionnalisation. Certains dispositifs, comme les classes ULIS, reçoivent des élèves aux besoins particulièrement spécifiques, ce qui demande parfois un accompagnement individuel, parfois une intervention mutualisée ou collective.
Le quotidien d’un AESH se tisse dans la collaboration avec l’enseignant, le dialogue avec la famille, la participation aux réunions pédagogiques et la contribution à des documents comme le GEVA-Sco ou le PPS. Un AESH référent, désigné par la DASEN, guide les nouveaux collègues et encourage le partage d’expériences. Ce métier, longtemps dans l’ombre, gagne peu à peu en reconnaissance, porté par les avancées vers une école plus ouverte à tous.
Quelles compétences sont attendues pour accompagner au mieux les élèves ?
La mission d’un AESH ne s’improvise pas. Pour accompagner les élèves en situation de handicap, il faut mobiliser des aptitudes multiples, à mi-chemin entre l’éducatif, le pédagogique et le relationnel. Les profils des élèves varient : handicap moteur, sensoriel, mental, psychique, cognitif, troubles du spectre autistique, polyhandicap… Chaque rencontre exige une adaptation fine, une attention particulière aux besoins singuliers de chacun.
Écoute active, capacité à instaurer la confiance, adaptation constante : voilà les piliers de l’accompagnement. L’AESH encourage l’autonomie, propose des alternatives, soutient l’élève sans jamais se substituer à lui. Il s’agit de rendre les apprentissages possibles, d’ouvrir des chemins là où les obstacles pourraient s’accumuler, en respectant toujours le rythme et la personnalité de l’enfant ou de l’adolescent.
La collaboration avec l’enseignant s’inscrit au cœur de la démarche. Construire et suivre le projet personnalisé de scolarisation (PPS), participer aux réunions d’équipe, dialoguer avec la famille : chaque étape s’appuie sur un travail collectif. La maîtrise d’outils numériques spécifiques vient renforcer l’accompagnement, surtout lorsque les élèves présentent des troubles sensoriels ou des difficultés avec le langage écrit.
Voici les principales qualités et connaissances attendues pour exercer ce métier :
- Adaptabilité : ajuster sa manière d’accompagner selon l’évolution des besoins.
- Connaissance des différents handicaps : saisir les spécificités de chaque situation pour intervenir avec discernement.
- Capacité à travailler en équipe : partager ses observations, enrichir les pratiques en dialoguant régulièrement avec les collègues.
- Discrétion et respect : préserver la dignité de l’élève, encourager sa prise d’initiative et son autonomie.
La formation continue, organisée par l’éducation nationale, permet aux AESH d’actualiser leurs connaissances, de mieux comprendre les différents troubles et d’enrichir leur boîte à outils professionnelle. Ce temps d’apprentissage permanent garantit une adaptation constante aux évolutions du métier et aux besoins des élèves.
Panorama des formations accessibles pour devenir AESH
Le chemin vers le métier d’AESH n’est pas unique. Plusieurs diplômes, expériences et formations ouvrent la voie, sous l’égide du ministère de l’éducation nationale. Le DEAES (diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social) est souvent cité comme référence, mais d’autres titres comme le DEAVS ou le DEAMP, ou encore le CAP accompagnant éducatif petite enfance, sont également reconnus.
Pour les personnes qui ne disposent pas d’un diplôme du secteur social, une expérience professionnelle d’au moins neuf mois dans l’accompagnement de personnes en situation de handicap peut suffire. Cette condition met en avant la connaissance du terrain, la capacité à s’adapter et la compréhension concrète des enjeux liés au handicap.
Les recrutements se font principalement via la DSDEN ou le rectorat. Les nouveaux AESH commencent par un CDD de trois ans, renouvelable une fois, puis peuvent accéder à un CDI. Dès l’entrée en fonction, une formation initiale de 60 heures leur est proposée, axée sur l’inclusion, la connaissance des handicaps et l’accompagnement en milieu scolaire.
Ce parcours de formation se poursuit grâce à des modules de formation continue, organisés chaque année. Ces sessions permettent d’actualiser les pratiques, d’approfondir des thématiques spécifiques comme les troubles du spectre autistique ou la gestion des situations complexes, et d’accompagner la montée en compétences. Des dispositifs tels que la VAE (validation des acquis de l’expérience) ou le CPF (compte personnel de formation) offrent des voies d’évolution et de spécialisation pour ceux qui souhaitent élargir leur champ d’action.
Ressources et démarches pour s’inscrire sereinement à une formation AESH
Avant d’entamer une démarche de formation, il convient de repérer les structures compétentes. La DSDEN (direction des services départementaux de l’éducation nationale) et le rectorat restent les interlocuteurs à privilégier. Ces organismes centralisent les offres, précisent les modalités de candidature et publient les calendriers de formation. Pour ne rien laisser au hasard, les candidats consultent régulièrement les sites officiels des académies.
Le dossier de candidature doit être préparé avec soin : un CV détaillé, une lettre de motivation pensée pour le poste, ainsi que les justificatifs de diplômes ou d’expérience dans l’accompagnement. Selon les cas, une attestation d’expérience ou un relevé de carrière s’ajoute au dossier pour témoigner d’un engagement concret auprès de publics en situation de handicap.
Une fois le recrutement acté, chaque nouvel AESH reçoit un livret d’accueil et accède à un guide ressources humaines spécifique à son académie. Ces documents détaillent les droits, le contenu du contrat (CDD ou CDI), les salaires, les indemnités et les dispositifs d’accompagnement. Toutes les informations pratiques concernant les modules de formation initiale et continue y figurent également.
Pour accompagner les futurs candidats, voici les principales ressources à solliciter :
- Sites officiels de l’éducation nationale et des académies
- Services de ressources humaines de la DSDEN
- Rectorats et espaces numériques dédiés
La rémunération varie selon le volume horaire, l’ancienneté et les missions exercées. Chaque AESH peut solliciter un entretien individuel pour faire évoluer son parcours et accéder à des modules complémentaires, que ce soit via le compte personnel de formation (CPF) ou la validation des acquis de l’expérience (VAE).
À la croisée des chemins entre engagement humain, apprentissages quotidiens et évolution professionnelle, le métier d’AESH dessine une mosaïque de parcours et de compétences. L’école inclusive se construit pas à pas, et derrière chaque réussite, il y a ce travail discret, cette disponibilité, ce regard attentif : celui d’un accompagnant qui change, chaque jour, la trajectoire d’un élève.